ATELIER D'éCRITURE N°1 : DéPLIAGE D'UN SOUVENIR
Maison d'edition : CUBE BOOKS
PREMIER ATELIER D’ECRITURE : DÉPLIAGE D’UN SOUVENIR
- Première étape : j’aime et je n’aime pas
Il s’agit ici juste de citer pêle-mêle les choses qu’on aime et qu’on n’aime pas. Commencer la liste avec par exemple « J’aime » et citer toutes choses, grandes, petites, improbables, bizarres, quotidiennes et cetera qu’on aime. Et ensuite faire le même exercice avec « Je n’aime pas ». Ne cherchez surtout pas un ordre, ou une ligne directrice, accueillez chaque chose sans juger de sa grandeur.
Exemple :
« J’aime le parfum capiteux des fleurs de caféier au début du printemps, dans les plaines de Kpalimé ; la douceur fraîche de l’air matinal dans la montagne ; les romans qui te donnent le sourire par leur beauté… »
« Je n’aime pas : l’odeur de la cigarette ; la chaleur des villes du sahel ; les gens qui parlent beaucoup quand j’ai faim ou quand j’ai la diarrhée dans une voiture qui roule vers le Nord, les parfums au cœur vert… »
- Je me souviens
Il s’agira ici d’écrire les choses insignifiantes ou fortement marquantes, d’un moment de votre vie ou de celle des autres ou d’une époque que vous auriez choisie de décrire. Un mélange de vos souvenirs personnels et ceux des autres.
L’idée n’est pas de classer les souvenirs, mais juste de se rappeler et aller vers ces détails qui ne se retrouvent nulle part, sur aucune photo, mais qui pour vous ont fait cette époque. A chaque fois vous commencerez la phrase par « Je me souviens »
Exemple :
« Je me souviens de mon premier baiser, sous le pigeonnier, elle avait levé un pied et moi j’avais les yeux ouverts. C’était étrange
Je me souviens de mon premier chien, il était petit et poilu, un Shih tzu, il est mort, pendu par sa laisse, la nuit, dans les fagots de bois de notre maison, derrière le cimetière, sur la plage.
Je me souviens de cette époque où on écrivait des lettres sur des feuilles de cahier, pour son amoureuse. Souvent on y mettait des gouttes de parfum de nos mamans ou nos sœurs, avant de les confier à notre meilleur ami.
Je me souviens du temps où on écoutait encore de la musique avec des walkmans. Le mien était blanc et souvent il avalait le film de la cassette. Et j’ai connu mes premières déceptions amoureuses sur des airs de Michel Sardou, Julio Iglésias, Joe Dassin, Hélène, Charles Aznavour… adossé à un mur du quartier »
- Dépliage d’un souvenir
Ici, il s’agit de chercher à revivre les sensations et la charge émotionnelle liées à un souvenir exhumé.
Vous allez donc choisir un des souvenirs du point 2 « Je me souviens » et le déplier en restant dans l’instant choisi et à décrire les différentes sensations liées à ce souvenir. Vous ferez alors appel à vos sens, la couleur, le goût, le toucher. Il ne s’agit pas de dire ce que vous ressentez, mais de le montrer au travers du moment choisi, des perceptions qui vous ont submergées et dont vous vous rappelez. Ces détails que vous étiez sans doute le seul à vous approprier.
Exemple :
« Je me souviens de cette époque où on écrivait des lettres sur des feuilles de papier, pour son amoureuse.
Allongé sur mon lit où couchait un matelas gonflé à la paille, je cherchais mes mots, et de temps à autre, je tirais sur un fétu, pour le mâchouiller et trouver l’inspiration. J’étais amoureux de Viviane. Une autre avait le même nom qu’elle dans l’établissement, pourtant quand je la voyais elle, je ne pouvais empêcher mon cœur de sautiller dans tous les sens et tambouriner à m’en donner des maux de tête. Nous venions d’arriver au collège, et je ne pensais ni à ses formes impubères, ni au fait qu’elle était toute menue, comparée à la classe. J’avais le mal d’elle, jour après jour, tout m’abandonnait, elle me manquait, quand elle n’était pas là. Et quand elle souriait, je l’observais au loin, et mes tristesses, nombreuses à cet âge, disparaissaient.
Les midis, mais aussi les soirs, à la fin des cours, je partais assez tôt, afin de la voir rentrer. Je l’attendais, en retrait, dans l’herbe verte, écrasée par mon impatience, exhalant l’odeur des gens muets. Elle était toujours avec d’autres amies et je ne pouvais l’approcher. Je restais donc au loin et l’observais, mon âme aussi. Rentré, j’écoutais souvent Iglésias, Aznavour… en pensant à elle. Et je déchirais des feuilles de mon cahier, écrivant des mots doux pour lui expliquer le goût de mes sentiments. Pourtant les mots, les miens ne suffisaient pas, ceux des autres me parlaient plus. Je sortais alors, les week-ends, mélancolique, désespéré de toutes ces douleurs dans mon corps fragile, me promenant autour de leur maison, faisant de grands cercles et parfois, je la croisais et je me détournais, prenant d’autres chemins, rentrant dans la brousse, me faisant piquer, mordre et égratigner la peau, ne pouvant supporter sa présence et la mienne ensemble. Puis un jour, j’ai pu finir une lettre, j’y ai mis quelques cuillerées du parfum de ma tendre mère et j’ai demandé à mon meilleur ami de la lui apporter. Je n’ai jamais su sa réponse. Je me demande bien ce qu’elle est devenue aujourd’hui. A-t-elle trouvé quelqu’un pour l’aimer ? Sourit-elle toujours ? J’ai bien peur que les femmes ne vieillissent plus vite à notre âge. »
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