POURQUOI LES BUSINESS ANGELS HéSITENT à INVESTIR DANS LES STARTUPS EN AFRIQUE ?
Pourquoi les Business Angels hésitent à investir dans les startups en Afrique ?
En 2018, notre premier évènement AGAU_RÂ était exclusivement consacré à la levée de fonds pour les projets accompagnés à CUBE. Nous avions été surpris le jour J de voir le nombre de potentiels investisseurs présents et intéressés par les projets accompagnés. Il s’agissait de Business Angels, de particuliers ayant un minimum de confort financier et pouvant mettre entre 1 à 5 millions « minimum » dans les projets présentés.
Sur la quarantaine de potentiels investisseurs intéressés par les projets accompagnés, étant à nos débuts, nous avions décidé de travailler avec une dizaine pour démarrer. Ce fut un réel échec pour nous. Si bien que les années qui suivirent, de 2018, jusqu’à maintenant, nous avons travaillé à renforcer nos outils d’accompagnement à la levée de fonds pour mieux comprendre les mécanismes liées aux Angel Investment, mais aussi nous assurer que nos startups pourront mieux profiter de ce type d’investissement encore mal exploité en Afrique.
En effet, à CUBE, nous sommes convaincus que les Business Angels sont un créneau intéressant d’investissement pour les startups africaines, une opportunité à approfondir. La preuve en est que chaque année, à chacun de nos tests d’investissement par ce canal, ce n’est pas moins de 30 potentiels Business Angels qui répondent à chaque fois pour accompagner nos startups.
L’objectif de cet article est donc de partager avec les startups (mais aussi confirmer auprès de nos investisseurs) certains des éléments que nous avons relevés et qui reviennent toujours, comme étant des obstacles majeurs au développement et à l’activation de nos réseaux de Business Angels.
Deux risques principaux empêchent les Business Angels d’investir sur les startups
Un risque élevé d’échec et une exagération dans la valorisation de l’entreprise sont les deux principaux éléments relevés. En troisième position, il y a le fait que l’entrepreneur ou le premier responsable ne comprenne pas les attentes de l’investisseur en tant que Business Angels, et donc il y a des difficultés à conclure un accord de manière rassurante.
La plupart des entrepreneurs ne sont pas conscients des risques existants dans leur modèle économique et sont sincèrement convaincus de la réussite de leur projet, basant leur analyse sur leur « foi » plutôt que sur des éléments fonctionnels. Ou même quand ils sont conscients de ces risques, ils n’arrivent pas à trouver des éléments pour contrebalancer ces risques, avant d’approcher un investisseur.
Cela peut paraître étrange, mais très peu de Business Angels mettent en avant la rentabilité pour décider d’investir ou de ne pas investir dans une startup, ce qui veut dire qu’ils savent qu’il y a un risque et sont prêts à s’engager s’il existe des éléments d’atténuation. Cela veut dire également que, contrairement à ce que les responsables d’entreprises essayent de faire, en cherchant à gonfler exagérément la rentabilité de leur projet, ils gagneraient à plus s’occuper de la gestion des risques à même de faire échouer les projets.
Les risques les plus communs d’échec des startups
Concernant les risques et de par nos propres expériences, l’un des premiers problèmes que les startups ont des difficultés à résoudre, c’est l’accès à un marché. En effet, un projet qui montre des bons de commande, des contrats d’achat, des lettres d’intention de clients sérieux, bref tout ce qui peut prouver qu’il y a un marché et des clients prêts à prendre les produits ou acheter les services, a plus de chance d’intéresser un investisseur, qu’un projet ayant juste des projections et un plan d’affaires (bien que propre).
Le deuxième gros problème que nous avons rencontré sur le terrain réside dans la capacité à démontrer aux investisseurs la qualité de l’équipe portant le projet et leur capacité d’exécution. Nous avions accompagné des projets, ayant reçu des premiers financements presque à fonds perdus des investisseurs, mais n’ont pas finalement su capitaliser sur ces investissements et démontrer qu’ils peuvent réaliser de grandes choses, avec de plus gros montants. Ils ne faisaient après que donner des « arguties », rejetant leur échec sur d’autres personnes et choses extérieures et non des éléments prouvant qu’ils étaient conscients de leur propre limite et qu’ils veulent apprendre pour mieux gérer. Nous nous sommes, souvent (très souvent), ainsi retrouvés avec des équipes qui après un premier financement, se retrouvaient à se chamailler, à être en désaccord permanemment et en conflits de leadership. Tout ceci ne rassure pas des investisseurs, même si le projet est super intéressant.
Le problème lié à la valorisation dans un écosystème africain
Concernant la valorisation, la plupart des investisseurs, connaissent la capacité de diffusion des produits, services, technologies dans l’écosystème africain ainsi que l’étroitesse des marchés locaux. Ils savent également, et c’est facile à vérifier, qu’il n’y a pas de réels et nombreux modèles de fortes croissances pour construire un système de valorisation solide. Et en tenant compte du fait qu’il n’y a pas encore de bourses de valeur vraiment fonctionnelles pour les startups, ni des stratégies de sorties (exit) infaillibles, valoriser avec EXAGÉRATION une startup, qui la plupart du temps, n’arriverait pas à entrer en bourse ou à proposer des sorties alléchantes aux investisseurs, n’est pas très futé. Il vaut mieux faire une valorisation assez « réaliste », presque proche de la rentabilité actuelle, que de faire des projections que vous n’arriverez pas à atteindre. Ceci est encore plus vrai pour des projets non-tech ou n’ayant pas un fort volet technologique.
Les choses à retenir
De manière transversale, et ceci peu importe l’écosystème, qu’il y ait des garanties externes apportées par l’entrepreneur ou des garanties de l’Etat ou d’autres institutions pour « motiver » un investisseur à mettre de l’argent sur la table ou encore des réductions de taxe pour l’investisseur, les éléments suivants restent déterminants dans la décision d’un Business Angels à débourser son argent :
- Le projet doit démontrer une forte traction déjà existante : cela signifie que la startup doit prouver que son produit ou son service a été et est fortement adopté par les clients et que cela est en croissance.
- Il y a des commandes en attente : vous avez des bons de commandes, des lettres d’intention, des contrats d’achat avec des clients sûrs …
- Il y a une vraie équipe : les investisseurs ont peur des projets où il n’y a qu’une seule personne. Le jour où il tombe malade ou il y a un cas de force majeure (et cela arrive plus souvent qu’on le croit), le projet s’arrête.
- La présence d’autres investisseurs intéressés : bien que individuellement chaque investisseur veut la meilleure part du gâteau, un investisseur est toujours rassuré de savoir qu’il n’est pas seul à investir dans le projet.
Pour finir, de par nos dernières expériences notamment avec des partenaires anglophones et des programmes faisant intervenir le réseau des Business Angels africains (ABAN) mais aussi des Business Angels européens et américains, ainsi que des fonds d’impact, il est clair qu’un travail de préparation à la levée de fonds « Investment readiness », dans un incubateur ou une structure d’accompagnement, peut parfois être déterminant pour non seulement rassurer l’investisseur, mais aussi rendre réellement la startup ou l’entreprise prête à recevoir un investissement.
Nous avons vu les résultats de ces programmes sur des entreprises accompagnées entre 2022 et 2023, qui sont passées de 0 (non intéressant) à 5 (intéressant) puis à 10 (j’investis), en quelques semaines de travail régulier avec des coachs aguerris, des entrepreneurs et de potentiels investisseurs.
Et c’est ce que nous essayons de faire à CUBE depuis quelques années déjà. Nous avons renforcé notre programme d’accompagnement technique PRIME officialisé depuis 2016 avec un programme spécifiquement dédié à la préparation à la levée de fonds KPITAL INVEST, auquel vous pouvez vous inscrire en tant que startup (https://www.saeicube.com/startup/register/step_one) ou en tant qu’investisseur (https://www.saeicube.com/investor/register/step_one). Tout ceci est détaillé sur notre plateforme d’accompagnement SAEICUBE (www.saeicube.com).
L’objectif est vraiment dès le début, de permettre aux potentiels investisseurs de travailler avec les startups intéressantes que nous aurions validées et aux startups d’avoir très tôt des interactions avec de potentiels investisseurs, le temps d’être prêtes à recevoir de l’investissement.
N’hésitez pas également à vous inscrire pour notre formation en développement d’affaires du mois d’Avril. Plus d’informations sur https://bit.ly/FormationCUBEAffaires1 .
Si vous voulez plus de renseignements sur CUBE vous pouvez nous écrire sur equipedecube@gmail.com et n’hésitez pas à aller sur notre site web https://www.saeicube.com/ ou notre page Facebook https://www.facebook.com/SAEICUBE/, vous y trouverez une mine d’or d’informations et d’opportunités.
Et pour nos différents types d’accompagnement :
- Accompagnement technique PRIME : préparation des documents d'entreprise (Modèle économique, Plan d'affaires, Stratégie marketing...), Préparation à la gestion d'entreprise, Etude de marché, Veille concurrentielle, formations et renforcement de capacités entrepreneuriales...
- Accompagnement à la Levée de fonds KPITAL INVEST : Préparation des documents de levée de fonds, due diligence et présentation aux partenaires financiers
- Jeu d’investissement (éducation financière) KPITAL GAME : https://www.saeicube.com/stockexchange
- Accompagnement au marché et à la vente avec CUBE STORE : www.cubeseller.com/
- Acquérir ou vendre des livres locaux : CUBE BOOKS
En fonction de nos départements "internes" et de nos partenaires, nous vous proposons également des services complémentaires (juridiques, propriété intellectuelle, services comptables, appui à la création d'entreprise, recrutement et GRH, Infographie, conception de sites web et applications, prototypage, équipements agricoles, certifications...)
Nos bureaux physiques sont désormais situés à APEDOKOE, à côté de la poste APEDOKOE, prolongement de l’IPG, en allant à Kpalimé (route de Zanguéra). Vous pouvez venir aux bureaux sur rendez-vous en écrivant au 00228 91 30 30 11 (http://wa.me/22891303011) ou par mail sur equipedecube@gmail.com
CUBE, « De l’idée au monde, nous entreprenons l’impossible ! »
L’équipe de CUBE